Casal exerce son talent dans le domaine politico-nivologique avec ce dessin dont le questionnement cité en exergue nourrit la réflexion des valaisan(ne)s depuis plusieurs semaines…
28.75 millions ! Oui, vous avez bien lu. C’est le chèque signé par le parlement valaisan (par 96 voix contre 31) pour 18 entreprises de remontées mécaniques, le 18 novembre 2022. A cette contribution cantonale s’ajoute une participation fédérale de 23 millions. Au total, ces sociétés se partageront 51.75 millions de francs.
Les heureux gagnants de la manne cantonale et fédérale sont, notamment, Zermatt (25.4 millions), Verbier (8.3 millions), Crans-Montana (4.3 millions) et Nendaz-Veysonnaz (3.7 millions).
Le débat n’a rien de nouveau. Si vous consultez les archives du Nouvelliste, vous constaterez que de telles aides ont été allouées régulièrement (à titre exemplatif 54 millions de francs ont été alloués de 2012 à 2015).
Ce qui est plus inhabituel, c’est que deux conseillers d’Etat donnent une interview le 14 janvier 2023 (soit près de deux mois plus tard) où ils se justifient, en détail, alors même que le soutien parlementaire a été massif. Y aurait-il un malaise?
Il eut été intéressant de connaître l’avis des valaisan(ne)s relativement à ce soutien clivant par sa nature (les sociétés les plus importantes sont bénéficiaires à 80% de cette aide) et surtout opéré à fonds perdu.
Factuellement et de tout temps, les politiciens ont soutenu les sociétés de remontées mécaniques.
Si la collectivisation d’une exploitation déficitaire peut se comprendre et se défendre aisément à l’aune des intérêts économiques en jeu (notamment ceux de l’économie locale), le fait de sponsoriser un exercice bénéficiaire est une nouveauté. D’aucuns diront un dangereux précédent.
Peut-être serait-il opportun de réfléchir à un « plan montagne » et de définir des règles qui seraient formalisées et adoptées en prévision de futures décisions, lesquelles seraient ainsi encadrées, et non pas prises selon des critères ponctuels et inégaux. Une telle démarche devrait également prospérer sur le plan fédéral, notamment pour éviter que des cantons n’influent sur la concurrence par des aides différenciées.
Des experts valaisans avaient esquissé le futur des remontées mécaniques dans le Canton de Neuchâtel en 2005. La lecture de leur rapport est intéressante à plus d’un titre.
Oserait-on, aujourd’hui, diligenter une étude cantonale tendant à établir les forces et les faiblesses de chaque station de ski en se posant la question de leur pérennité respective ?