Insatisfait de l’activité déployée par mon cheministe (qui a omis de respecter les règles de sécurité lors du raccordement de mon nouveau poêle), je songe sérieusement à partager mon mécontentement et à informer tous les clients potentiels de son manque de sérieux.
Et si je créais le site avispro.ch avec pour but de permettre à tout un chacun d’exprimer son opinion en toute liberté ? Un classement serait ensuite opéré avec désignation de la star du mois et du margoulin en chef. Je pourrai également négocier la vente de publicités sur le site de manière à financer son référencement et à m’offrir quelques vacances pour la peine.
C’est alors que Jacques-Alain mon vieux camarade de collège à qui j’exposais mon idée que je considérais comme relevant du pur génie m’a parlé de protection des données. Kesako la protection des données ? Et que vient-elle faire dans une affaire telle que celle-ci ?
En fait la collecte et l’exploitation de données dans le but de procéder à un classement des professionnels constitue un traitement de données soumis à la loi fédérale en cette matière. Celui-ci est susceptible de porter atteinte à la personnalité de nombreuses personnes, compte tenu du fait que chacun peut voter sur Internet. Les outils de classement doivent donc être conçus de manière à garantir le respect des principes de protection des données, en particulier la légalité du traitement, le devoir d’information et la qualité de données.
Concrètement, cela signifie qu’accepter des commentaires de personnes qui ne sont ni identifiées ni identifiables n’est pas possible. Tout le monde pourrait, à défaut, évaluer sans même avoir été client ou patient de la personne. Il n’y aurait donc aucune garantie que cette évaluation ne soit pas le fait de concurrents, de farceurs, voire même de tiers mal intentionnés. Cela pourrait donc générer une situation où les données d’évaluation n’ont aucune base réelle et où les personnes concernées n’ont pas moyen de se défendre.
Le Préposé fédéral a émis une recommandation dans un cas de plate-forme d’évaluation de médecins. Il préconise d’obtenir le consentement préalable des personnes concernées, à savoir de chaque professionnel évalué ou susceptible de l’être. Pour que le consentement soit valable le consentement doit être exprimé après une information en bonne et due forme. Et si le professionnel s’oppose à son classement, aucune indication ne peut être publiée à son sujet. En bref donc évaluer n’est possible qu’avec l’accord formel préalable du futur évalué !
Notre conseil :
Voici le lien vers la recommandation émise par le Préposé fédéral le 23 juin 2008 relativement au site okdoc.ch de la société bonus.ch SA.